LA TRILOGIE ARABE
« La Trilogie arabe est une lente construction qui a épousé mon histoire personnelle et celle du monde. Elle commence par la fascination du monde traditionnel marocain et finit par la souffrance d’une dictature tunisienne.
Curieusement, à partir du moment où je me suis mise à écrire sur le monde arabe, on m’a demandé de changer de nom – comme s’il fallait une adéquation du locuteur à son sujet.
Or, précisément, ce qui fait l’écrivain, c’est sa capacité à se projeter dans diverses cultures, à s’identifier à des personnages qui n’ont apparemment rien à voir avec lui – pour rejoindre l’humanité universelle, propriété de tous ; le cerveau est libre et les frontières mentales transparentes.
Restait cependant la nécessité d’un hommage plus global – celui à la langue arabe.
Au salon du livre 2010 j’ai eu la chance de rencontrer l’imprimeur et traducteur libanais Nassib Aoun, un vieux monsieur charmant et érudit. Aujourd’hui L’olivier bleu et 2028 sont disponibles en arabe. Nador est en cours de traduction. »
La Trilogie arabe s’ouvre sur le monde arabe d’hier avec L’olivier bleu, se projette dans celui de demain avec 2028 et s’achève par le retour aux temps présents dans Nador.
L’OLIVIER BLEU
« Le roman a d’abord connu un large succès d’estime. Avec lui j’ai gagné mes lettres de noblesse d’écrivain. Il a été sélectionné au prix Méditerranée des lycéens. À l’heure d’envoyer le roman dans le Maghreb francophone, j’ai bagarré pour que ce soit un éditeur marocain qui republie le texte en français – ainsi le livre était à un prix abordable. Au salon du livre de Casa, en novembre 1997, je signais aux côtés de Fatima Mernissi, pour les éditions Le Fennec de Casablanca. Avec émotion je voyais des étudiantes voilées débourser 25 dirhams pour acheter L’olivier bleu. »
Couvertures du roman L’olivier bleu de
Thérèse Fournier paru aux éditions Lattès en 1996 à Paris et aux
éditions Le Fennec en 1997 à Casablanca.
L’olivier bleu, d’inspiration maghrébine, est né d’une fascination pour un monde traditionnel hyper structuré, dans lequel émerge la violence contre les femmes. Il est dédicacé au premier prix Nobel de Littérature en langue arabe 1988, l’écrivain égyptien Naguib Mahfouz, lui-même victime de violence intégriste. Il est d’abord publié aux éditions JC Lattès à Paris en 1996, puis aux éditions Le Fennec à Casablanca en 1997. En mars 2018, il est réédité par Mirza Publishing en livre papier et en e-book
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2028
« Avec L’olivier bleu, j’étais lancée dans un monde aux développements insoupçonnés. Entre L’olivier bleu et 2028, j’ai bien écrit d’autres romans, non publiés, mais le monde arabe me tenait par la gorge et ce printemps 2003 en Sicile, enfermée dans mon navire en cale sèche, passé le choc des tours jumelles, se jouait la déclaration de la guerre à l’Irak. Moment d’émotion intense et de tragédie internationale. J’accouchai de 2028 dans la grande solitude des visionnaires… car 2028, avec dix ans d’avance, annonçait les printemps arabes et la violence islamiste – en germe dans L’olivier bleu et dont s’est fortement inspiré 2084 de Boualem Sansal. »
« Ce roman est d’abord paru aux éditions Scali, où il a été remarqué par la presse et les libraires.»
Couverture du roman « 2028 »,
paru aux éditions Scali en 2006.
Paru en 2006 aux éditions Scali, le roman d’anticipation de Thérèse Fournier annonçait les événements qui allaient survenir dans le monde musulman : printemps arabes, naissance d’un État islamique, enrôlement de la jeunesse, campagnes de terrorisme mondiales… Sa réédition numérique en 2016 chez Mirza Publishing permet d’apprécier son incroyable sens visionnaire.
Retrouvez le site de 2028 : www.2028leroman.com
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NADOR
« Durant tout mon séjour en Tunisie, au milieu des années 2000, il y avait à Bizerte, dans la colline surplombant la rade, la présence obsédante de ce trait dans la verdure, la prison de haute sécurité de Nador installée dans un ancien fort français. Curieusement Nador signifie « belle vue » en arabe. Le malaise indéfinissable ressenti durant tout mon séjour et mon réel intérêt pour la Tunisie ont fait leur chemin. Je jetai les grandes lignes de Nador dans les contreforts de la cathédrale Saint-Vincent-de-Paul de Tunis où j’avais mon bureau. Je mis un point final au livre en 2011. Aujourd’hui, le coproducteur ACF Films (Paris 8e), le cinéaste et scénariste Philippe Calderon, le cinéaste Mohammed Zran, ainsi que le CNC (Centre national du cinéma) ont pris le relais. Le scénario est au point… place au casting. »
Nador est cours d’adaptation cinématographique.
À Tunis, sous la dictature de Ben Ali et à la veille des printemps arabes, quatre destins s’unissent dans un thriller orageux : celui d’Houria Bencheik, secrétaire à la représentation européenne de Tunis, de Kaïs, ingénieur franco-tunisien dilettante, et d’une famille d’« expats » : Gabrielle, Charles Duquesne et leurs enfants.
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